C'est 23,90 euros en jeu pour le moment, mais il ne faut pas oublier que s'ils vous ont réengagé pour un an, ça fait encore 11 x 23,90 = 262.9 euros à venir !
Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'en effet, pour une personne qui se bat comme nous, et, je pense, même si Canal finit par avoir gain de cause devant le juge, ils doivent perdre de l'argent (les prestations de leur cabinet d'avocats parisien doivent coûter une petite fortune). Mais là où Canal est le grand gagnant, c'est que nous ne représentons ici qu'un pourcentage minime, et même insignifiant, des victimes. Dans la plupart des cas, leurs menaces répétées de leur société de recouvrement et la complexité et la crainte de la saisie du tribunal font que les gens préfèrent repartir pour 12 mois.
Donc, imaginons que nous soyons 1% des intéressés à aller jusqu'au bout (à mon avis on est plutôt 1 sur mille ou dix mille), et en prenant l'abonnement le moins cher, pour un total de 100 personnes on a :
- 23.90 x 12 mois x 99 personnes = 28680 euros de bénéfice
- 1 personne qui va devant le tribunal, pour un coût, à la louche, de 1000 euros de frais d'avocats pour Canal
Soit un bilan de 28680 - 1000 = 27680 euros.
Si l'on ramène ça à une personne, leur stratégie d'aller jusqu'au bout leur rapporte en moyenne 27680/100 = 276.8 euros de bénéfice par client qui souhaitait se désabonner (avec des abonnement qui tournent parfois autour des 60 ou 70 euros, donc mon estimation est volontairement basse, par prudence).
Or il y a plusieurs millions d'abonnés à Canal/CanalSat. Sur un million d'abonnés, si un abonnement moyen dure 10 ans, ça fait une demande de résiliation pour 10 abonnés en moyenne chaque année, soit 1.000.000 / 10 = 100.000 demandes de résiliation par an.
Total annuel des gains par un million d'abonnés issus du non respect de la loi Chatel : 100.000 x 276.8 = 28 millions d'euros.
Ces chiffres sont bien sûr très approximatifs, mais du côté de Canal tout ceci est mis en équations très précises, et, à n'en pas douter, il s'agit bien de millions d'euros qui sont indument perçus (pour ne pas employer un terme qui pourrait me valoir une attaque en diffamation par Canal...) chaque année.
Malheureusement, ce n'est pas ce modeste site qui est susceptible de changer le cours des choses. Il s'adresse en effet à ceux que j'ai comptabilisés comme les 1% de lésés qui sont décidés à aller jusqu'au bout, mais qui sont probablement, en réalité, 1 pour 1000 ou peut-être 1 pour 10.000. La partie est injuste car il s'agit à chaque fois d'une procédure individuelle, où tout est à refaire, devant chaque juge de proximité. Chaque client lésé hésite à risquer quelques centaines d'euros supplémentaires en cas de perte contre Canal (ce qui individuellement peut être une somme conséquente), alors que du côté de Canal, une perte devant un tribunal n'est qu'une goute d'eau dans le gain global (cf. estimations ci-dessus).
Ce n'est que lorsque les politiques ou les médias mettront vraiment le nez dans cette triste affaire que les choses seront susceptibles d'évoluer. Mais les petits succès de chacun, retransmis ici même, peuvent, espérons-le, finir par les y inciter !
Bon courage à tous.
P.S. : un biais dans mon calcul est que j'ai considéré que chaque abonné qui décide de mettre un terme à son contrat au bout de 10 ans a "oublié" l'histoire de la date anniversaire. Il va de soi que ce n'est pas le cas de tous. Par ailleurs, un second biais est que pour une personne décidant tout à coup de mettre un terme à son contrat, il ne tombe pas forcément dans le cas le pire d'être juste après la date anniversaire. En moyenne, sur 12 mois possibles, on tombe sur une reconduction moyenne de 6 mois. Par contre, pour les offres promotionnelles que l'on prend pour un an, c'est justement lorsque l'on voit sa facture passer de 10 à 24 euros, au 13ème mois, que l'on demande la résiliation (cas très récurrent, et d'ailleurs mon cas personnel), donc, dans la configuration la pire (12 mois de reconduction à venir). C'est d'ailleurs la raison pour laquelle Canal a conçu ce type de promotion pour une durée, comme par hasard, de 12 mois ! Bref, tout ceci pris en compte, on peut éventuellement diviser par deux mes estimations si l'on veut être prudent, mais on reste au-dessus de la dizaine de millions d'euros de gains par an.